Le nombre de partis politiques en France est estimé à plus de 590, un record auquel vient s’ajouter « Horizons » d’Edouard Philippe. La France détient également le record du nombre de sondages réalisés à l’approche d’une présidentielle.
Selon le journaliste Guillaume Daret, « 193 sondages ont été commandés en 2002. Dès 2012, ça va bondir, 409 sondages, puis 560 en 2017, quasiment trois fois plus en quinze ans. Le record sera probablement battu cette année ». Mais ces sondages suffisent-ils pour se fier à la légitimité d’un candidat ? Voyons la situation il y a 5 ans…
View this post on Instagram
Alain Juppé était grand favori des sondages
Après la première semaine du mois d’octobre 2016, Emmanuel Macron avait déjà abandonné son portefeuille ministériel. Il était alors timidement en campagne sans pour autant se déclarer officiellement candidat. Les détracteurs critiquaient son absence de programme politique. L’ancien président Emmanuel Macron maintenait encore les flous atours de sa candidature : il n’avait pas encore renoncé. Pendant le même temps, François Fillon n’était pas encore investi comme le candidat de la droite.
Il y a 5 ans, les sondages donnaient, à l’unanimité, l’ancien Premier ministre Juppé comme le grand favori. Dans le sondage ELABE en date du 22 septembre, Alain Juppé enregistrait le score de 26 à 34 % des intentions de vote. Une position qui le poussait à déclarer qu’il sentait « un peu de panique » chez Nicolas Sarkozy. Dans sa parution du 9 octobre 2016, le Journal du Dimanche s’est demandé si l’ancien président François Hollande pouvait rebondir.
View this post on Instagram
Macron était à 15 % des intentions de vote
Le même sondage plaçait aussi Marine Le Pen comme candidate qualifiée au second tour avec 25 à 28 % des suffrages exprimés. Celui qui sera élu président de la République, Emmanuel Macron n’était parmi les grands favoris. Mais le sondage ELABE jugeait sa candidature solide, et il enregistrait 15 % de score.
Ainsi, les sondages d’il y a 5 ans n’avaient pas pu deviner qui exactement va briguer la mandature suprême. Le même scénario risque peut-être de se répéter à l’issue de cette présidentielle de 2022.
« En tout cas, certains essayent de l’utiliser, comme les soutiens d’Éric Zemmour face à Marine Le Pen, Xavier Bertrand aussi se vante d’être un meilleur candidat pour la droite que Valérie Pécresse au vu des sondages. Ces sondages sont aussi l’arbitre du leadership à gauche entre Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo », a analysé Guillaume Daret. Pour la présidentielle de 1994, celui qui va l’emporter, Jean Chirac n’était crédité que de 14 % des intentions. Il se trouvait alors bien derrière Jacques Delors crédité à 29 % et Edouard Balladur à 28 %.
Par ailleurs, en 2016, Eric Zemmour était déjà au cœur d’une polémique. Même s’il n’était pas souvent cité comme c’est le cas aujourd’hui, le polémiste savait déjà défrayer la chronique à coups de déclarations-chocs. Début octobre 2016, dans une interview qu’il a donnée au magazine réactionnaire Causeur, Eric Zemmour déclarait que « les musulmans doivent choisir entre leur religion et la nation française ». Il avoue ensuite « son « respect » pour les djihadistes prêts à mourir pour ce en quoi ils croient ». Le lendemain, la justice a ouvert une enquête pour l’apologie du terrorisme contre Zemmour, mais qui sera classée sans suite en janvier 2017.
