La prochaine présidentielle s’approche à grands pas et chaque équipe emploie ses stratégies pour s’afficher au premier rang. Dans le camp de la majorité, l’une des méthodes employées est d’affaiblir la droite. Pour y parvenir, le chef de l’État puise dans les valeurs idéologiques de cette formation politique. Une stratégie qui est perçue d’un mauvais œil par les dirigeants de droite.
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Macron, un candidat qui se droitise
Comme en 2017, Emmanuel Macron joue déjà les mêmes cartes pour 2022. Le chef de l’État doit son élection en 2017 au soutien qu’il a reçu d’une bonne partie d’électeurs de droite. En effet, nombreux sont ces responsables et militants qui ont rallié le candidat du « mouvement en marche d’alors ». En 2022, le chef de l’État veut toujours profiter de cette droite, mais avec une autre approche. Celle de piocher dans les idées étiquetées de droite.
Lors de son allocution, le président de la République a déjà montré les premiers pas. Un discours immédiatement remarqué par les grandes figures de LR qui qualifie le leader de LREM d’un tricheur. Pour la candidate à l’investiture de LR, Valérie Pécresse, Emmanuel Macron a fait « une tentative de hold-up à nouveau sur les idées de la droite ». Elle pointe du doigt les annonces faites par le chef de l’État sur le travail, le nucléaire et les retraites.
Pour la présidente de l’Île-de-France, cette stratégie est vouée à l’échec. « Il nous a dit la réforme, ça sera pour plus tard. Sur le travail et l’assurance chômage, ce n’est pas ça la vraie réforme. La vraie réforme c’est la dégressivité des allocations qui permet d’inciter le retour au travail. Moi je propose d’aller plus loin », dit la candidate.
Valérie Pécresse affirme que Emmanuel Macron n’a pas su bien tricher. Par exemple, sur le sujet du nucléaire, elle reproche au président d’avoir fait du « pompon ». « On a un président zig-zag qui a annoncé la fermeture de 12 centrales et qui, parce que la droite lui met la pression sur ces trois sujets d’ailleurs, n’a résolu aucun de ces problèmes », déclare-t-elle sur France Inter.
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Macron ne fait pas de l’immigration le sujet principal des débats
La particularité de cette précampagne est la place occupée par l’immigration dans les débats. Un sujet imposé par le polémiste Eric Zemmour dont les propos sont controversés. Contrairement à certains candidats qui également s’illustrent sur ce thème, le probable candidat de la majorité ne met pas l’immigration au premier rang. Une conception que partage avec lui le politologue Jérôme Sainte-Marie.
Selon ce dernier, ce thème est certes important, mais il ne monopolisera pas le débat. « Les conditions matérielles, le pouvoir d’achat et le service public vont beaucoup compter », d’après lui. « Les élections présidentielles se jouent souvent sur la thématique des réformes, mais aussi sur les changements du service public », clarifie-t-il. Pour le politologue, le sujet de l’immigration est souvent soulevé pour affaiblir la gauche et Emmanuel Macron ne peut pas suivre cette politique.