Bien que la chimiothérapie aide à combattre le cancer, elle a parfois plusieurs actions nocives sur d’autres cellules. Des actions qui peuvent également favoriser la propagation du cancer. Paradoxalement, la chimiothérapie favorise-t-elle la dissémination des cellules cancéreuses ?
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La chimiothérapie favorise la dissémination de plusieurs cellules cancéreuses
La chimiothérapie (également appelée chimio) permet de lutter contre le cancer, tout en impliquant l’utilisation de médicaments. Elle vise à tuer les cellules cancéreuses dans n’importe quelle partie de l’organisme. Y compris celles qui ne sont pas trouvées par les scans d’imagerie.
La chimiothérapie agit en les exterminant directement ou en les empêchant de se reproduire. Plusieurs médicaments de chimiothérapie ont été récemment développés par les scientifiques. Généralement, ces médicaments sont associés entre eux et assurent la destruction directe de plusieurs cellules cancéreuses.
Les médicaments pour traiter la chimiothérapie ont un effet systémique sur les cellules cancéreuses et les cellules saines, ce qui peut avoir de lourdes conséquences. Les effets indésirables du traitement dépendent essentiellement de la dose, de la molécule administrée et de l’état de santé de la personne malade, mais aussi des modifications au niveau des cellules, ce qui favorise la propagation du cancer.
C’est la conclusion d’une recherche nouvellement publiée par l’Ohio State University dans l’International Journal of Molecular Science. Les chercheurs ont étudié l’effet du cyclophosphamide (CTX), un médicament anticancéreux utilisé pour combattre le cancer du sein.
Affaiblir la cohésion entre les différentes cellules
Tout a commencé avec les observations d’une étude précédente de la même équipe : quatre jours après avoir été injectées par des cellules cancéreuses du sein par voie intraveineuse, les souris traitées avec le CTX avaient plus de cellules cancéreuses du poumon que les souris n’ayant pas reçu de CTX.
Le CTX permet de multiplier la perméabilité des vaisseaux sanguins dans les poumons, ce qui signifie que l’endothélium vasculaire, la couche de cellules liée directement avec le sang, n’est plus tellement cohésif. La membrane basale est le substratum rocheux fixé par l’endothélium et est accessible. Cependant, la membrane basale offre un point d’attache pour les cellules du cancer qui circulent dans le sang. La CTX fait monter considérablement la concentration sérique de métalloprotéinase 2, des enzymes protéolytiques, susceptibles de remodeler la membrane basale et surtout de permettre une augmentation de son adhérence.
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S’accrocher à plusieurs vaisseaux sanguins
La CTX dispose de « crochets » sur sa surface. Ce sont, en effet, des protéines transmembranaires de la catégorie ou de la classe des intégrines. Sans elle, les cellules du cancer ne peuvent pas bénéficier de l’instabilité endothéliale vasculaire qui est induite par le CTX.
La compréhension de ce mécanisme fournit aux chercheurs certaines cibles pour réduire les conséquences néfastes potentielles du traitement au cyclophosphamide. En utilisant la métalloprotéinase 2, l’intégrine et la laminine dans la membrane basale, les chercheurs ont pu comprendre que les cellules cancéreuses n’avaient plus accès, aussi aisément, à l’endothélium vasculaire. L’adhérence aux vaisseaux sanguins constitue l’une des phases cruciales dans la dissémination du cancer.