En attente de débat autour du projet budget de la ville capitale en conseil les 14, 15, 16 et 17 décembre prochain, Anne Hidalgo a reçu un rappel à l’ordre des ministres olivier Dussopt et jacqueline Gourault. Un courrier du ministère de Finances vient de lui être adressée, lui exigeant plus de rigueur dans les prochains mois concernant sa gestion. La même note précise que Paris va bénéficier d’une dernière dérogation, une prolongation valable jusqu’en 2022.
« La ville de Paris est la seule commune de France à bénéficier de cette dérogation »
Le gouvernement a accepté d’accorder un dernier délai à la ville de Paris sur l’état de ses comptes en lui notifiant qu’il ne prolongerait plus une dérogation dont elle est la seule commune à bénéficier depuis 2016. « Cette dérogation ne pourra plus être accordée à la ville de Paris au-delà de l’exercice 2022 », ont mentionné le ministre délégué chargé des Comptes publics Olivier Dussopt et la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault dans une lettre adressée à la maire candidate, Anne Hidalgo, révélée lundi 29 novembre, par Le Parisien.
En effet, cette autorisation de dérogation en matière de loyers capitalisés est une opération qui consiste pour la ville à demander à ses bailleurs sociaux, la totalité des loyers dus sur plusieurs dizaines d’années. Les deux ministres signataires ont mis l’accent sur le fait que « la ville de Paris est la seule commune de France à bénéficier de cette dérogation ». Ils ont ensuite justifié sa prolongation jusqu’en 2022 « Au regard des conséquences de la crise sanitaire sur les finances de la ville de Paris ».
Une dette de plus de 7 milliards cumulée par la ville de Paris
En outre, ils préviennent néanmoins que cette dérogation est « constitutive d’un risque budgétaire de fuite en avant en ce qu’elle permet de contourner la règle d’or de l’équilibre des sections de fonctionnement et d’investissement ».
Le gouvernement rappelle par ailleurs à la maire socialiste que la dette de la ville est chiffrée à 7 milliards d’euros. En 2010, elle était cependant estimée 2,8 milliards et 4,6 milliards en 2015. Deux semaines plus tôt, Rachida Dati, cheffe de file de l’opposition LR et conseillère municipale, avait dénoncé en conseil municipal l’ « insincérité » du projet de budget 2022. Elle a de ce fait, écrit à l’État pour faire une suggestion : « Une mise sous tutelle budgétaire » de la ville. Dans le même sillage, elle a également demandé à Bercy de « surseoir à toute nouvelle autorisation dérogatoire en matière de loyers capitalisés ».
En pleine campagne présidentielle pour la présidentielle de 2022, Anne Hidalgo fait souvent objet d’accusation de la part de ses pairs du conseil municipal. Et pour cause, elle serait en train d’utiliser les moyens de la ville à des fins de campagne.