À cinq mois de la présidentielle, des divergences surviennent au sein des états-majors de certains candidats. On évoque par exemple le cas du candidat souverainiste Arnaud Montebourg dont les propos tenus il y a quelques jours ont créé une tension au sein de son équipe. Pour reprendre les choses en main, l’ancien socialiste se débarrasse de certaines figures gênantes de son entourage après avoir regretté ses propos.
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Arnaud Montebourg fait son mea culpa
Le candidat souverainiste a connu une semaine de turbulence. Tout a commencé le dimanche dernier dans l’émission « Grand Jury » de RTL-LCI-Le Figaro. Invité à parler de son programme prévu pour les Français en cas de son élection, Arnaud Montebourg va tenir des propos qui vont mettre en colère de nombreuses personnes y compris dans son propre camp. Dans cet entretien, l’ancien ministre de François Hollande demande de « regarder la réalité en face ». Il insiste sur “ la responsabilité des pays qui refusent de reprendre les immigrés expulsés de France, qui sont souvent des délinquants”.
Pour contraindre ces pays, l’ancien socialiste propose d’afficher une union diplomatique afin de bloquer “les transferts d’argent qui transitent par Western Union, tant qu’un accord de coopération n’a pas été trouvé avec le pays en question. Au risque donc d’empêcher des immigrés de transférer de l’argent à leur famille dans leur pays d’origine”, explique-t-il. “On ne leur prend pas (leur argent), on leur dit : vous ne pouvez pas passer pour l’instant, car nous avons un problème avec votre pays”, a-t-il enchainé.
Cependant, il n’en fallait pas plus pour créer un embrouillamini dans le rang de son entourage. Pour limiter les frustrations, Arnaud Montebourg se voir obliger de revenir dans sa décision. C’était une erreur, cette mesure ne sera pas au programme, reconnait le candidat souverainiste. Arnaud Montebourg estime qu’il a subi des critiques dans sa propre famille politique. “J’ai ressenti beaucoup d’émoi, beaucoup d’émotion, chez mes propres amis, dans ma famille, certains pratiquent ce soutien, cette entraide par-delà les frontières. (…) Je me suis fait engueuler par des gens que j’aime. J’ai compris que je m’étais mal exprimé”, a-t-il déclaré.
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Le candidat fait le ménage
Après ce premier faux pas de l’ancien ministre de l’Économie, ce dernier se sépare de certaines figures qu’il considère comme responsables. En effet, l’entourage d’Arnaud Montebourg est composé de deux camps. On retrouve d’un côté les caciques socialistes et de l’autre, les anciens fidèles de Nicolas Sarkozy qui sont François-David Cravenne et Jérôme Doncieux et Jean-Baptiste Barfety.
Selon les proches du candidat souverainiste, c’est ce trio venant de droite qui est à la manœuvre de cette proposition. “L’auteur de la proposition polémique d’Arnaud Amontebourg est Jean-Baptiste Barfety. Un souverainiste de gauche, ancien chevènementiste qui a viré au vinaigre. Il espère décrocher le titre de responsable des idées de campagne”, se désole un proche du candidat.
Ce trio dont les idées virent vers la droite dure est complètement rétrogradé au sein de l’équipe qui entoure Arnaud Montebourg. “Officiellement, il n’y a pas encore d’équipe de campagne, donc ils ne sont pas écartés à proprement dit, car ils n’appartenaient pas à une équipe”, explique à BFM TV un proche du candidat. “Ils étaient en périphérie. Ce matin, ils sont très en périphérie”, ajoute ainsi la même source.