Face à la montée exponentielle du polémiste Éric Zemmour et la publicité voilée que la candidate du Parti socialiste lui aurait faite inconsciemment, Mathias Ulmann, un cadre du PS interpelle Anne Hidalgo. « Mais réveillez-vous » la sonne-t-il dans un message envoyé à destination de la maire candidate.
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Pas grand-chose ne va dans votre campagne
Dimanche 31, Anne Hidalgo était sur le plateau du Grand Jury. La candidate à la présidentielle avait saisi l’occasion pour exprimer son opposition à toute idée de confrontation dans les débats avec le candidat non déclaré Éric Zemmour avec des déclarations-chocs.
Au cours de l’émission, la maire socialiste soulignait que si la gauche a du mal à imposer ses thèmes dans les débats politiques, c’est la faute au peuple de gauche qui dort, la faute aux journalistes qui ne parlent que d’Éric Zemmour, enfin, la faute à tout le monde sauf à la gauche, à ses idées et à ses leaders…
« Alors, on est tenté de lui rendre la pareille : « Mais réveillez-vous ! ». Car pas grand-chose ne va dans votre campagne. Vous vous défendez mal et attaquez encore plus mal », déclare Mathias Ulmann.
Le membre des instances nationales du PS déplore : « Les candidats d’en face ne sont pas fous. Ils vous laissent faire. Ils savent qu’il ne faut jamais interrompre un adversaire en train de faire une erreur. Et quelle erreur ! Vous reprenez la stratégie qui a précisément fait monter l’extrême droite dans notre pays : parler de tout sauf des choses politiques, sauf de la chose publique par excellence : le vivre ensemble. Ou plutôt son affaiblissement avéré ».
« Pourtant, il aurait tant à dire sur Éric Zemmour », observe M. Ulman dans son message. « Vous vous y prenez savamment de travers, poursuit-il. D’abord en lui refusant la dignité du débat. Refus qui alimente son moteur principal : la dénonciation du silence du système concernant une question pourtant objectivement centrale : comment voulons-nous vivre, grandir, vieillir, travailler et avancer ensemble ? Selon quel ordre de valeurs ? Selon quels référents culturels ? Avec quelle place pour les femmes et quid du respect de la laïcité, véritable ciment républicain ? » s’est-il interrogé.
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Erreur : Hidalgo s’en est pris aux journalistes
Dans ce qu’il serait convenable de désigner par une plaidoirie, Mathias Ulmann reproche à la maire de paris de sombrer dans l’instrumentalisation du passé de la France en annonçant des « déplacements mémoriels »
Il revient sur la forme de ses idées en ces termes : « Si votre idée est de dramatiser la menace, pourquoi donc parler de « guignol » ? Si votre souci est de réveiller les journalistes, pourquoi diable les traiter de « débiles » ? En parlant des médias, bien évidemment qu’il faut faire avec. Ils font partie intégrante du jeu démocratique. Il faut donc mettre un point d’honneur à travailler ses messages, à prendre les téléspectateurs au sérieux. En préparant ».
En outre, sur le fond, M. Ulmann aurait qu’Anne Hidalgo approfondisse ses analyses avant de qualifier le polémiste. « Il faudrait dire, non pas que c’est un « guignol », mais plutôt qu’il se prend pour un prophète. C’est votre erreur cruciale d’analyse. Éric Zemmour ne relève pas du populisme, mais du prophétisme. Il entend prédire le malheur qui vient et donc prévenir ses contemporains. Il ne fait pas que réécrire l’histoire de France, il prétend décrire l’avenir de la France. Sombre, ravagé, apocalyptique, où l’Autre est forcément un barbare ».