Emmanuel Macron était en déplacement à Chasseneuil-du-Poitou, ce lundi dans le cadre des états généraux de la justice. Dans son intervention, le locataire de l’Élysée fustige les attaques françaises contre le droit européen. Des propos qui viennent répondre aux déclarations de certains candidats à la présidentielle 2022.
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La « vieille maladie française »
Emmanuel Macron ouvre le bal des États généraux de la justice par une défense de l’unité européenne. « Je suis étonné pour rester pudique, de voir que dès qu’il y a un problème nous en revenons à cette vieille maladie française qui consiste à dire : c’est l’Europe », des textes « signés, puis ratifiés souverainement ». « Qu’est-ce que c’est que cette affaire ? Il nous faut donc les défendre ». Les déclarations du chef de l’état semblent un tacle aux candidats de droite et de l’extrême droite à la présidentielle pour 2022. La mise en cause de la suprématie du droit européen est alors hors de question pour le président de la République.
Il va plus loin en soulignant qu’une « démocratie où on laisse la défiance s’installer, la justice être attaquée, est une démocratie qui sape ses propres fondements ». Des propos considérés comme une réplique à ces candidats qui contestent la supériorité du droit européen sur le système constitutionnel français.
« Notre justice s’est construite depuis longtemps dans le dialogue des juges au niveau européen. Ce dialogue a accompagné la construction politique de l’UE, il l’a précédé », rappelle-t-il. Des propos forts pour rappeler l’étroite collaboration qui règne entre la France et l’Union européenne dont il se fait le défenseur.
Faisant ainsi fi du mépris et l’autoritarisme de la Commission européenne fortement décriés, Emmanuel Macron réaffirme la primauté des lois européennes sur les juridictions nationales
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Le pouvoir de l’Union européenne remise en cause
Lors de cette pré-campagne électorale de la présidentielle 2022, l’Union européenne monopolise une bonne partie des débats. Pour les candidats de droite et de l’extrême droite, le rapport de force qu’exerce l’UE sur l’appareil judiciaire de la France doit être revu. Valérie Pécresse est l’une de ces candidates qui contestent la primauté du droit européen sur les « identités constitutionnelles » des États membres de l’UE.
« L’Europe, c’est l’Europe des nations. Ça veut dire que nos lois constitutionnelles, notre identité constitutionnelle, à chacun, chaque État souverain, doivent primer sur la juridiction européenne », a-t-elle martelé.
Beaucoup de réactions vont dans ce sens. À l’image de l’ancien négociateur du Brexit, également candidat à l’investiture de droite, Michel Barnier. L’ancien ministre des Affaires étrangères suggère la nécessité d’une « souveraineté juridique », mais essentiellement en matière d’immigration afin de prévenir de futurs Brexit. De même, Xavier Bertrand, qui vient nouvellement de reprendre sa carte d’adhérent LR ne se désolidarise pas. Il propose, pour sa part, d’introduire dans la Constitution « un mécanisme de sauvegarde des intérêts supérieurs de la France ». Ce qui supposerait une modification de la constitution.
Du côté de l’extrême droite, les points de vue convergent. Que ça soit Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Nicolas Dupont Aignan, ils plaident tous pour l’indépendance de la France vis-à-vis de l’Union européenne.