François Fillon, ancien premier ministre et son épouse Pénélope Fillon, se retrouvent dans le box des prévenus, une fois de plus. Etant insatisfaits de la décision rendue à leur encontre en première instance, ils ont fait appel de celle-ci, espérant être mieux entendu et compte sur un adoucissement de la peine, jugée sévère.
Les Soupçons d’emplois fictifs planent toujours sur Pénélope Fillon
Les avocats généraux reprochent au couple et surtout à François Fillon d’avoir employé Pénélope Fillon, en tant qu’assistante parlementaire. Le ministère public soutient que « la fictivité » de cet emploi ne fait plus l’ombre d’aucun doute, et qu’elle était « établie ». Il estime que François Fillon, « personnage éminent de la vie politique », avait été « à l’initiative » d’une « entreprise de détournement de fonds public ». Le ministère public à faire fort en requérant contre l’ancien premier ministre 375000 euros d’amende et cinq ans de prison, dont un ferme, qu’il purgera sous bracelet électronique.
Quant à Pénélope Fillon, qui selon les réquisitions du ministère public a « adhéré pleinement » à ce « système d’enrichissement familial », est accusée d’avoir perçu « indument » en tant qu’assistante parlementaire de son époux et de son suppléant dans la Sarthe, entre 1998 et 2013, 612 000 euros nets, lorsqu’on effectue le calcul sur ces années. Les missions qui lui sont confiées étaient selon l’expression des avocats généraux « redondantes », conjointement à celle des autres employés. Aussi, cet emploi était marqué du sceau de la « confidentialité », parce que seul « le premier cercle » du couple Fillon en avait connaissance.
« Mme Fillon ne s’est jamais présentée comme la collaboratrice parlementaire de son mari et de M. Joulaud ». « Tout le monde l’ignore ! » ajoute-t-il ; en mettant l’accent sur chacune des tâches, qu’elle a révélé avoir accomplir.
La logique d’enrichissement familial est mise en avant par l’avocat général
Au tour du second avocat général Micolet de prendre la parole et de comparer l’emploi de la Franco-Galloise à celle d’une « conseillère littéraire ». Tous les proches de la famille ont œuvré à ce que madame Fillon bénéficie en 2012- 2013, d’une place dans les locaux de la revue des deux mondes, ce qu’il qualifie d’un « emploi de pures complaisances », « une sorte de donation déguisée », de Marc Ladreit de Lacharrière, le propriétaire de la publication.
Entre 2005 et 2007, les enfants ainés du couple, avaient travaillé avec leur père alors sénateur. C’était à l’issue d’un contrat signé que la collaboration est née. Le magistrat y voit là encore une « logique d’enrichissement », mais cette fois, a requis une condamnation pour recel et à demander une relaxe partielle. La tentative de la défense de ternir l’image du parquet national financier, en brandissant l’argument de la partialité, n’a pas eu la chance de prospérer, car M. Micolet n’a pas tardé à lui répondre.
« Faire le procès du PNF est un leurre pour essayer de masquer la gravité des faits par les prévenus », n’étant pas près de s’arrêter en si bon chemin, il défend « il n’y a pas eu d’immixtion illégale de la justice dans l’élection présidentielle ni d’atteinte à la séparation des pouvoirs ».