L’ex-commissaire européen et candidat à l’investiture LR était l’invité, mardi soir, du journal télévisé. Entre autres questions abordées, Michel Barnier a évoqué ses parrainages pour l’investiture, le phénomène Éric Zemmour ou encore la politique migratoire de l’Union européenne.
View this post on Instagram
Primaire LR : plus de 700 parrainages recueillis
En réponse à la question de savoir le nombre de parrainages qu’il a recueillis pour la primaire des Républicains, Michel Barnier a affirmé avoir réuni « entre 700 et 720 » signatures de soutien à sa candidature pour la course à l’investiture, une » prouesse bien plus que les 250 qui étaient nécessaires. « Ce qui est important, a-t-il affirmé, c’est que des élus, très nombreux, de 80 départements, de métropole et d’outre-mer, me soutiennent ». Il a en outre rappelé sa fidélité à son parti, même si en 2019, il a été épinglé pour ne pas avoir réglé sa cotisation : « Je suis dans cette famille depuis toujours, j’ai adhéré à 15 ans au mouvement gaulliste ».
Une pique contre Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ses principaux rivaux pour le congrès LR, qui étaient partis puis ont repris récemment leur carte du parti en vue de la primaire, où seuls les adhérents votent.
Rien à voir avec Éric Zemmour
Au sujet du de la montée du phénomène Éric Zemmour, l’ancien négociateur du Brexit garde tout son tempérament et ne se laisse pas aller en besogne. Il préfère notamment s’appesantir sur le côté professionnel de sa personnalité que de s’en prendre à sa candidature non déclarée. « Monsieur Zemmour est un polémiste, un écrivain, un chroniqueur qui fait la promotion de son livre. Moi, cela ne m’intéresse pas de parler de lui », a déclaré l’ancien député de Savoie, qui se proclame le candidat de la « sérénité ».
Il précise : « Je n’ai rien à voir avec monsieur Zemmour. La manière qu’il a de mettre à égalité le général de Gaulle et le maréchal Pétain est absolument scandaleuse. Je n’ai rien à voir avec cette personne. Quand les thèses d’extrême droite l’emportent, c’est souvent que les autres sont faibles, c’est aussi quelque chose qui conduit toujours à des affrontements (…) Notre pays est plein de ruptures, de tensions, de stigmatisations, on n’a pas besoin de plus, on en a assez. Ce n’est pas en ajoutant de l’agressivité à l’agressivité qu’on va résoudre les problèmes de la France ».
View this post on Instagram
Mettre à plat les procédures européennes en matière d’immigration
En ce qui concerne l’immigration, Michel Barnier a estimé que s’accumulait au niveau de l’État français comme de l’Union européenne, « une jurisprudence favorable aux étrangers et ne permettant pas de prendre les mesures que nous devons prendre ». il préconise « pendant trois à cinq ans, que nous puissions mettre à plat toutes les procédures qui ne fonctionnent pas, traiter cette question avec humanité, mais avec rigueur, et enfin, arrêter ce flux d’immigration clandestine. Faire le signal que tout le monde ne peut pas venir en France, que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde ».
Il a également exprimé un vœu cher, celui de « négocier avec les pays européens voisins une vraie politique d’immigration, mettre dans les traités ce qui manque, et négocier avec les pays d’émigration » le maintien des personnes renvoyées dans leur pays d’origine. D’après l’ex-commissaire de l’Union européenne, « 23% des détenus dans les prisons françaises sont des étrangers, qu’il faut expulser ».
L’estimation vient de l’Observatoire international des prisons (au 1er janvier 2020), qui soulève « deux raisons majeures pour expliquer ce phénomène. La première tient au fait que les personnes étrangères sont essentiellement issues des classes sociales les plus pauvres, elles-mêmes surreprésentées dans l’espace carcéral. La seconde est à rechercher du côté des réflexes judiciaires constatés à leur égard ».